Bonjour à tous,
Cette semaine, parlons IMPACT. Et tout d’abord, pour ceux qui me connaissent et/ou qui souhaitent me rencontrer lors de l’événement ChangeNOW Summit, faites-moi signe 🙂
La question de l’impact, c’est à dire de l’effet long terme que produit une solution sociale ou environnementale, nécessite une qualification, voire une quantification de cet impact.
- Dans le domaine environnemental, la mesure d’impact bénéficie de différents standards qui permettent de compter des tonnes EqCO2, des tonnes de déchets ou encore un nombre d’espèces au m3. Les résultats entre projets sont donc a priori comparables entre eux, quelque soient les ODD (Objectifs de Développement Durable) et secteurs concernés. (En fait ce n’est pas si simple car il existe des normes différentes, et que la vie est plus complexe, notamment en termes d’effets de seuil, des causes structurelles ou comportementales à déterminer, des leviers de changement à bouger, etc).
- Dans le domaine social, on ne sait pas compter ni déterminer le changement réalisé sur les personnes de manière transversale. En effet, les différentes mesures d’impact social sont bien des éléments mesurables, mais relatifs aux types d’activités : par exemple le nombre d’élèves décrocheurs accompagnés et formés, complété du nombre d’élèves passant dans la classe supérieure, etc. De plus, chaque mesure d’impact mettra en avant ce qui fait sa « valeur ajoutée impact », comme par exemple le nombre d’élèves qui en parrainent un autre.. Dans tous les cas, on ne peut demander aux projets d’indiquer leurs défauts (externalités négatives), ni de pouvoir les comparer à des projets d’autres secteurs ou ODD (par exemple aux projets d’égalité H/F ou d’accès à l’alimentation dans les pays du Sud).
Ce qui m’agace particulièrement, c’est un exemple de projet s’adressant aux migrants que m’a décrit une amie (elle se reconnaîtra), qui vend leur cuisine dans des coworkings et événements à impact et qui a levé 6 M€. On est sur de la promotion des femmes et de l’autonomisation financière. Ce qui n’est pas dit, c’est la marge réalisée (non partagée avec les bénéficiaires), le non respect de la chaîne du froid, les différences de qualité gustative et nutritive, le manque de protection sociale pour ces femmes (non salariées, non couvertes, etc). En gros le projet s’apparente à de l’uberisation de migrants !
Je suis triste également au vu du nombre « d’innovations sociales » qui s’adressent aux entreprises afin d’améliorer la qualité de vie au travail de leurs salariés. Bons modèles économiques et bonnes idées, mais je ne compare pas avec les projets qui s’adressent à des vulnérabilités plus fortes (exclusion, survie, ..). Et que dire de projets qui n’ont pas la même couverture, efficacité, efficience….
En fait, tous ces projets ont un intérêt social indéniable, mais une fois encore, je souhaiterais profondément que l’humain prévale sur la finance : que les décisions de soutien financier ou d’investissement ne s’appuient pas uniquement sur un RSI et une mesure d’impact valorisante, mais qu’elles comparent la « puissance » de leur impact, leurs effets leviers, leur efficacité, ou encore leur capacité à booster durablement l’écosystème et les parties prenantes impliqués.
Bref, j’ai proposé de développer un « indice » qui permettrait de comparer et d’améliorer les projets, quels que soient leurs secteurs d’activité, taille, impacts, modes de fonctionnement, … C’est ainsi que le Social Index a été imaginé en co-construction avec des experts, startups, associations, ONG, investisseurs et territoires. Son prototype est désormais tout chaud sorti du four, et va pouvoir être testé avec les contributeurs avant développement. Si ce projet vous intéresse.. faites-nous signe.
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Catherine VON DAHLE
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